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Témoignage
de Régine :
Je
m'appelle Régine, j'habite en Moselle et je suis alcoolique.
J'ai longtemps cru que je devenais ou étais devenue alcoolique
parce qu'il m'arrivait de boire déraisonnablement, pas
tous les jours mais de plus en plus souvent.
En fait, et c'est grâce à nos ami(e)s de Bienvenue
que j'ai compris que c'est le 1er VERRE qui est notre ennemi et
qui entraîne tous les autres. C'est celui que j'essaie de
ne pas prendre (je n'y parviens pas encore à 100 %) mais
les contacts chaleureux et sans jugement de ce merveilleux groupe
me font comprendre, un peu plus chaque jour, que moi aussi, je
peux arriver à cette liberté qu'est l'abstinence
(heureuse).
Tous ces ami(e)s ont répondu à mes questions et
grâce à eux je suis allée en réunion
vendredi dernier pour la 1re fois et j'y ai trouvé aussi
une fraternité, une écoute et une chaleur que nous
ne pouvons pas trouver ailleurs.
Et pourtant, j'en ai eu des réticences pour aller à
cette réunion. J'en ai écrit des mots et et des
phrases à mes ami(e)s qui m'ont encouragée sans
jamais faire pression sur moi et qui m'ont aidée à
trouver (dans ma tête) la plus belle voie, celle qui me
mènera à l'abstinence TOTALE.
Je n'ai pas beaucoup d'expérience, mais je sais que je
peux compter sur tous ces ami(e)s pour me soutenir et m'aider.
J'espère bientôt vous lire. Le parcours de chacun
permet de réfléchir à sa propre vie et d'essayer
de changer de cap quand on en a marre d'en avoir marre de ce poison.
Chers ami(e)s, je vous embrasse tous et toutes très fort.
A bientôt.
Régine
Témoignage
de Anne :
Je
m'appelle Anne, je suis alcoolique. J'ai 59 ans, et je bois depuis
l'âge de 20 ans, environ.
Après une cure de désintoxication il y a 20 ans, et
quelques années d'abstinence morose, j'ai cru que j'étais
guérie, je ne savais pas que l'alcoolisme était une
maladie incurable. J'ai donc fait l'essai de reboire un verre: il s'en
est suivi une descente aux enfers, très rapide, comme s'il me
fallait rattraper le temps perdu.
Au bout du rouleau, l'année dernière, ne voyant
aucune issue, mon verre à la main et mon désespoir
au cou, je me promenais sur le net et un mot m'a interpellée
: AA.
Il y avait longtemps que j'avais le désir sincère
d'arrêter, que toutes les nuits je demandais à Dieu
de m'aider, et que tous les matins cela recommençait. Alors,
je pense cette fois que ce que j'appelais le hasard à l'époque,
et que depuis j'appelle ma Puissance Supérieure, a permis
à mes mains tremblantes d'arriver sur le site.
J'ai aussitôt tiré sur mon imprimante tous les renseignements
qui m'étaient donnés, les questions pour savoir
si j'étais bien alcoolique (j'en doutais encore ?), les
étapes, et surtout cette phrase qui ne me quitte plus :
si vous voulez ce que nous avons et que vous êtes prêt
à mettre tout en oeuvre pour l'obtenir ...
Alors, je me suis inscrite.
Au début je ne comprenais rien, si ce n'est que j'avais
rencontré un groupe de personnes qui voulaient m'aider.
C'était pour moi incompréhensible : comment des
alcooliques qui s'en étaient sortis pouvaient-ils avoir
du temps à perdre avec moi ?
Alors, au bout de quelques jours, j'ai décidé d'essayer
24 h à la fois, ou même 1 h.
Cela a marché, d'abord 3 jours, puis retour à la
case départ, puis 21 jours, puis maintenant presque 10
mois (le 17 septembre 2002).
Et toujours, à tout moment, quelqu'un pour me soutenir,
m'encourager, m'aider dans cette souffrance qui ne peut être
perceptible qu'à ceux qui sont alcooliques.
Et c'est là que je veux que mon témoignage et ma
reconnaissance au groupe du net s'exprime : à tout moment,
jour et nuit, je peux écrire, et quand j'étais si
mal, cela m'a été indispensable. Je suis sûre
de ne pas déranger (comme je risque au téléphone)
et je crois qu'à chaque fois que j'ai crié au secours,
il y a eu quelqu'un pour me répondre presque immédiatement.
Imaginez l'importance pour un alcoolique en détresse, d'avoir
un message d'amour qui arrive presque immédiatement sur
son écran ?
Grâce à cette possibilité nouvelle offerte,
je crois que beaucoup d'amis, timides comme moi, enfermés
dans leur solitude, ayant du mal à s'exprimer autour d'une
table, trouveront la même amitié, le même message
d'amour, la même disponibilité, la même transmission
du programme, les anciens qui sont nos modèles.
J'ajoute que je fais partie, grâce à mon groupe du
net qui m'y a presque conduit 'manu militari', de deux groupes
physiques dans ma région, et d'un troisième où
je vais occasionnellement lors de mes déplacements dans
le sud-ouest.
Partout j'ai trouvé ce que je viens chercher en AA, écoute
et amour. Mais mon groupe d'attache, celui qui m'est indispensable,
c'est le groupe Renaître, qui m'a accueillie, où
je trouve amour et compréhension, où je sais que
s'il m'arrivait un accident, ce qu'à Dieu ne plaise, je
pourrai trouver l'aide dont l'alcoolique a besoin.
Je
veux préciser que je n'aurais jamais connu AA sans le net,
car je n'aurais pas été capable de faire une démarche
telle que de téléphoner à la permanence.
J'ajoute que dans ma région, il y a peu de réunions
et que, pour beaucoup, une seule réunion par semaine est
possible. Déjà plusieurs amis m'ont demandé
l'adresse du site pour s'inscrire, désireux de profiter
de cette possiblité de contact de tous les instants.
Toute ma reconnaissance au mouvement AA, à mes groupes
du net et spécialement à Renaitre, et aussi au groupe
Sobriété, ainsi qu'à mon parrain (sur le
net) sans qui je ne serais probablement plus là.
Anne
Témoignage
de Marie :
Je savais
depuis fort longtemps (20 ans !) que j'avais un gros problème
avec l'alcool. Je n'avais jamais vraiment cherché de solution
pour m'en sortir, si ce n'est qu'arrêter de boire pendant
des périodes plus ou moins longues toute seule. Evidemment,
l'échec était au bout à chaque fois.
J'ai finalement pris mon courage à deux mains et j'ai fini
par m'inscrire sur internet pendant les fêtes de fin d'année
l'année dernière. En me disant que si cela ne me
convenait pas, je n'étais pas obligée de continuer.
L'anonymat est vraiment absolu sur internet. J'ai pris un faux
nom pour créer ma boîte et un pseudo pour écrire.
J'ai, par contre, toujours signé mes messages d'une vrai
partie de mon prénom, mais (là encore !) pas en
entier. L'anonymat était (je dis bien était) pour
moi à ce moment ma priorité.
Depuis je ne vois plus tout à fait ce problème de
l'anonymat d'une façon aussi importante.
Je me suis inscrite en étant encore dans ma pratique et
en me demandant bien ce que cela pourrait vraiment m'apporter.
Bien sûr, je n'allais pas en réunion physique (trop
honte et pas sûre d'être ce que je croyais !).
J'avoue qu'au début, je ne comprenais rien du tout. Les
partages me sembaient bizarres, les amis employaient des mots
qui m'étaient totalement étrangers, mais je trouvais
ça assez intéressant et, de nature curieuse, j'ai
continué à lire les partages et j'ai essayé
de me faire une idée. J'ai posé des questions, j'ai
pas toujours compris les réponses ...!
Ce qui m'a aidée, c'est aussi de pouvoir lire et rouvrir
des messages qui m'avaient interpellée. Pouvoir consulter
les partages du groupe, quand je le voulais, au moment où
je le voulais, ou que j'en ressentais le besoin. J'ai, ainsi,
bien pris tout mon temps pour comprendre ce qui était dit.
J'ai fini par comprendre qu'il me fallait poser le verre et ne
pas espérer pouvoir le reprendre un jour, faire 24 heures
à la fois, etc.
J'ai donc posé le verre une première fois et badaboum,
j'ai cru que c'était bon, fini, comme une vieille histoire
qu'on range au placard.
Ben non ! En fait j'avais rien compris et la chute fut très
rude. J'ai quand même eu la conscience de ne pas persister
très longtemps dans cette chute et j'ai à nouveau
reposé le verre...jusqu'à ce jour (en toute acceptation
de ce que je suis : malade alcoolique.).
A dater de ce moment, je suis allée en réunion physique,
grâce à une amie de mon groupe virtuel qui habite
dans la même ville que moi.
Je suis parfaitement consciente et très reconnaissante
envers mes AAmis. Tout le monde m'a super aidée, même
si c'est moi qui ai posé le verre.
Sans le net, je ne serais jamais allée en réunion
physique et j'aurais sûrement continué à me
"perdre" dans des périodes "avec" et
"sans" ou peut être pire, qui sait.
J'ai beaucoup de chance d'avoir trouvé les AA et je ne
veux pas me dessaisir de cette chance.
Pour conclure, je dirai que sans le net, je ne serais pas là
pour témoigner aujourd'hui de ma renaissance et de mon
chemin vers une abstinence qui progresse vers le chemin du bonheur
un peu plus chaque jour, 24 heures à la fois.
Bonnes 24 heures à vous tous.
Poutous très ensoleillés,
Marie,
alcoolique abstinente
Témoignage
de Claude :
Le groupe de courriel n'est pas seul à
m'avoir aidé à trouver mon abstinence d'aujourd'hui.
Le groupe m'a aidé, surtout, avant tout, car il a été
un phare dans ma nuit.
Pour moi, le phare, la lumière au loin, était sur
Internet, voilà. C'est juste mon expérience. J'ai
utilisé des "moteurs de recherche", lu les réponses,
et je vous ai trouvés. Je suis allé en réunion,
après, grâce à Anne-Marie (merci Anne-Marie
!!!). Et depuis bientôt deux mois, un jour à la fois,
je ne bois plus.
Aujourd'hui, l'e-groupe m'aide comme m'aide le groupe où
je me rends physiquement. Les partages sur Internet ont le défaut
d'être différés, mais ils sont, je crois,
aussi sincères qu'en réunion.
Je
crois qu'Internet ne doit pas être pensé comme un
moyen annexe d'aider nos semblables.
Qu'on veuille l'admettre ou non, pour ce qui est de communiquer, il s'est passé plus
de choses dans les cinq dernières années que dans les cinquante
(au moins !!) précédentes.
Je pense qu'AA doit en tenir compte.
Bonne nuit (bon après-midi) mes ami(e)s.
Claude
Témoignage
de Frédéric
Je me souviens
de mes premiers messages sur "Revivre"... et de mes
derniers.
Ce groupe m'a permis de prendre conscience de mon problème,
et m'a poussé à faire ce que j'appelle l'inimaginable,
c'est-à-dire aller me faire soigner ou plutôt me
soigner, entouré d'une aide au début médicale
(sevrage à l'hôpital) puis par l'entourage d'abstinents.
Je pense que, par mon jeune âge (presque 24 ans), je peux
peut-être témoigner d'une manière différente
de ce qu'est combattre au quotidien ce poison qui m'a détruit,
pour mieux renaître après.
C'est, chaque jour encore, que je me bats pour ne pas prendre
ce premier verre, mais c'est chaque matin que je me lève,
fier car abstinent. C'est également chaque jour que je
vois des jeunes de mon âge glisser vers l'alcoolisme, et
ce sentiment d'impuissance m'est insupportable.
J'ai actuellement la maman d'une très bonne amie qui est
en train de plonger, mais que dire ? Que faire ?
J'ai longuement réfléchi à tout cela, et
j'ai réalisé que seul un ancien buveur pouvait influencer
les décisions d'un malade. Mais comment s'y prendre ? Ce
n'est pas évident d'aller aider une personne de 20 ans
de plus que moi, qui (tout comme moi au début) ne veut
pas d'aide car elle n'ose pas reconnaître sa dépendance.
Je suis prêt à raconter mon histoire si elle peut
en aider d'autres et n'ai aucun mal à parler de cette adolescence
brisée par l'alcool. Bien au contraire, j'en parle beaucoup
et je pense que les gens sont interpellés par mes mots.
Je fête mon septième mois sans une goutte, et ma
vie s'améliore chaque jour. Mais je ne pourrai jamais dire
que l'abstinence est facile, je me bats encore chaque jour pour
ne pas boire, c'est devenu un défi personnel, une nouvelle
manière de vivre, de nouvelles règles de vie, bref
une adaptation à chaque événement.
Durant
ces 7 mois, j'ai du faire face à mes dettes, à l'arrêt
de mes études ... à des soirées arrosées
(sauf pour moi) car je me suis mis à sortir avec mes amis
et me suis donc habitué à ne pas boire quand ils
boivent et, tout récemment, une tentative de suicide de
ma maman. Beaucoup de raisons pour me faire replonger mais je
suis resté sobre et j'ai (je peux le dire aujourd'hui)
gagné ce pari contre l'alcool et géré tous
ces problèmes sans alcool, donc évidemment mieux
!
J'ai mille et une choses à raconter, et je suis prêt
à donner de mon temps et plus encore, afin que personne
ne vive ce que j'ai vécu entre 17 et 23 ans.
A cause de mes 3 déménagements cette année,
je n'ai pas pu être toujours aidé par les AA, mais
les réunions restent (je pense) le premier grand pas, et
y retourner m'est important. Maintenant, c'est ma seule et propre
volonté qui décide de mon abstinence, car l'alcool
est omniprésent et le fuir est une erreur, donc je ne bois
plus car je sais qu'un verre me fera replonger deux fois pire,
et que la vie sans alcool est agréable ... on se sent plus
libre !
Je suis donc ravi de pouvoir témoigner de la sortie de
cette vie souterraine. Je l'ai écrit et le répète,
"Revivre" m'a sauvé la vie (c'est vrai !) et
les AA m'ont épaulé. Cela n'a pas de prix et je
garderai, à tout jamais, l'énorme aide que ce groupe
sur le Net m'a apportée.
Jamais je n'avais imaginé une sobriété et
aujourd'hui je la vis, et c'est fabuleux !
Frédéric
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